Contempto igitur honore, contempta etiam pecunia, quid relinquitur quod extimescendum sit ? Exilium, credo, quod in maxumis malis ducitur. Id si propter alienam et offensam populi voluntatem malum est, quam sit ea contemnenda paulo ante dictum est. Sin abesse patria miserum est, plenae miserorum provinciae sunt ex quibus admodum pauci in patriam revertuntur. (...) Iam vero exilium, si rerum naturam, non ignominiam nominis quaerimus, quantum tandem a perpetua peregrinatione differt ? In qua aetates suas philosophi nobilissimi consumpserunt, Xenocrates, Crantor, (..) innumerabiles alii qui semel egressi numquam domum reverterunt. CICÉRON, Tusculanes, 5, 106 - 107 a, ab, prép. : (+abl) à partir de absum, es, esse, afui : être absent admodum, adv. : tout-à-fait, pleinement aetas, atis, f. : époque, âge alienus, a, um : d'autrui alius, a, ud : autre, un autre ante, inv. : prép+acc., devant, avant ; adv. avant consumo, is, ere, sumpsi, sumptum : employer, épuiser contemno, is, ere, tempsi, temptum : mépriser Crantor, oris, m. : Crantor credo, is, ere, didi, ditum : croire, prêter dico, is, ere, dixi, dictum : dire, appeler differo, fers, ferre, distuli, dilatum : différer domus, us, f. : maison ; domi : à la maison duco, is, ere, duxi, ductum : conduire, -uxorem se marier egredior, eris, i, egressus sum : sortir et, conj. : et, aussi etiam, inv. : même ex, prép. : (+abl) hors de, de exilium, ii, n. : exil extimesco, is, ere : craindre honos, oris, m. : honneur iam, inv. : déjà, à l'instant igitur, inv. : donc ignominia, ae, f. : déshonneur in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre innumerabilis, e : innombrable is, ea, id : ce, cette malo, mauis, malle, malui : préférer malum, i, n. : pomme malus, a, um : mauvais. comp. peior, sup. : pessimus (-umus) maxumus, a, um : très grand = maximus miser, a, um : malheureux natura, ae, f. : nature nobilis, e : connu, noble nomen, inis, n. : nom non, neg. : ne...pas numquam, inv. : ne... jamais offendo, is, ere, fendi, fensum : se heurter contre, heurter, choquer, blesser offensus, a, um : hostile. patria, ae, f. : patrie pauci, ae, a : pl. peu de paulo, adv. : un peu pecunia, ae, f. : argent peregrinatio, ionis, f. : le voyage perpetuus, a, um : perpétuel philosophus, i, m. : philosophe plenus, a, um : plein populus, i, m. : peuple propter, prép + acc. : à cause de prouincia, ae, f. : province quaero, is, ere, siui, situm : chercher, demander quam, inv. : que, combien quantum, ... tantum : autant... autant quantum, inv. : combien ? quantus, a, um, pr. excl et interr : quel (en parlant de grandeur) qui, quae, quod : qui ; interr. quel ? lequel ? qui, quae, quod, pr. rel : qui, que, quoi, dont, lequel... quid, inv. : pourquoi ? quid, inv. : pourquoi ?, après si, nisi, ne, num = aliquid quis, quae, quid : qui ? quoi ?, après si, nisi, ne num = aliquis = quelqu'un quod, conj. : parce que relinquo, is, ere, reliqui, relictum : laisser res, rei, f. : chose reuerto, is, ere, i, sum : retourner, revenir semel, inv. : une (seule) fois si, conj. : si sin, conj. : mais si, si au contraire sum, es, esse, fui : être suus, a, um : son tandem, inv. : enfin uero, inv. : mais uerus, a, um : vrai uoluntas, atis, f. : volonté Xenocrates, is, m. : Xénocrate. . Quelques questions ... 1) Quels sont les aspects de l'exil qui peuvent sembler redoutables ? 2) Par quels arguments Cicéron les combat-il ? 3) Comment le vocabulaire peut-il être un moyen de désamorcer l'horreur de la chose? Documents pour réfléchir Les Tusculanes ont été écrites en 45. En 58, Cicéron avait été exilé. Voici ce qu'il écrivait à son Tant que je recevais de vous des lettres qui me donnaient lieu d'attendre quelque chose, j'ai été retenu à Thessalonique par l'espoir et par l'impatience; quand j'ai vu qu'on ne ferait plus rien pour moi cette année, je n'ai pas voulu aller en Asie, parce que j'ai horreur devoir du monde et parce que je ne désirais pas me trouver loin au cas où les nouveaux magistrats feraient quelque chose. J'ai donc résolu de me transporter en Epire chez toi : ce n'est pas j'attache de l'importance à la nature des lieux, car je fuis littéralement la lumière du jour : mais, si je suis rappelé, il me serait particulièrement agréable de partir En 51, Cicéron est nommé proconsul de Cilicie. Il écrit à ses amis restés à Rome : C'est incroyable comme je souffre de nostalgie, comme j'encaisse mal la sottise de tout ceci. Enfin, ce qui me manque, ce n'est pas le grand jour de la vie publique, le forum, Rome, la maison, ce qui me manque, c'est vous. Mais je le supporterai comme je pourrai, pourvu que ça ne dure pas plus d'un an. Rome me manque d'une manière extraordinaire, les miens et toi le premier d'une manière incroyable, j'en ai assez de cette province, ... Habite Rome, Rome, cher Rufus, et vis dans cette lumière qui est la tienne; tout séjour à l'extérieur est sans gloire et misérable pour ceux dont le rôle à Rome peut être éclatant. |