La science victime du pouvoir

Voici la traduction que Héguin de Guerle donne de ce passage, vers la fin du XIXème siècle :
Le festin ches Trimalchion est le passage le plus repris du Satyricon. On y trouve une image sans doute très fidèle de ce qu'étaient les conversations entre invités. Après avoir évoqué l'auteur, l'œuvre et parlé de la maison, de la salle et du repas, on pourra étudier :
  1. L'art du conteur : les caractéristiques de la langue parlée ; la chute (non pas du vase, mais de l'histoire) et la manière dont elle est préparée. On peut essayer de rechercher les ressemblances et différences entre cette narration et ce qu'elle deviendrait à notre époque. Je pense qu'elle serait plus détaillée de nos jours. La traduction qui suit va-t-elle dans ce sens ? Examiner par exemple de près l'expression non pote valdius quam expavit, traduite fut effrayé au delà de toute expression et rechercher des équivalents modernes en langue familière.
  2. Pourquoi cet artisan va-t-il voir César ? Rechercher l'importance du mécénat pendant et après l'antiquité, et le rôle des grands personnages dans la diffusion des arts et des sciences. De nombreuses anecdotes montrent, d'autre part, des petites gens qui offrent un poisson énorme, un animal dressé, une trouvaille insolite dans l'espoir d'une récompense.
  3. Discussion de fond sur la validation des résultats de la recherche. Le problème est très ancien : on avait refusé, en Grèce, l'ajout d'une huitième corde à la lyre. Au Moyen-Age, les corporations veillaient au maintien des traditions dans les techniques professionnelles. De nos jours, les limites sont plutôt imposées par des considérations écologiques ou bioéthiques.
      Il y eut cependant autrefois un ouvrier qui fabriqua un vase de verre que l'on ne pouvait briser. Il fut admis à l'honneur de l'offrir à César. Ensuite, l'ayant repris des mains de l'emprereur, il le jeta sur le pavé. Le prince à cette vue, fut effrayé au delà de toute expression ; mais, lorsque l'ouvrier ramassa le vase, il n'était que légèrement bossué, comme l'eût été un vase d'airain. Tirant alors un petit marteau de sa ceinture, notre homme, sans se presser, le répare avec adresse et lui rend sa forme première. Cela fait, il crut voir l'Olympe s'ouvrir devant lui, surtout lorsque l'empereur lui dit : « Quelqu'un d'autre que toi sait-il l'art de fabriquer du verre semblable ? Prends bien garde à ce que tu vas dire ! » L'ouvrier ayant répondu qui lui seul possédait ce secret, César lui fit trancher la tête, sous prétexte que, si cet art venait à se répandre, l'or perdrait toute sa valeur.