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Plaisir et chagrin d'amour

La blessure la plus menue réveille les feux éteints :
Et moi-même, je l'avoue, je n'aime pas si l'on ne me fait mal.
Que la cause de cette douleur n'en soit pas pour autant trop évidente,
et qu'il ait le souci d'en soupçonner plus qu'il n'en sait.
L'y incite la garde d'un sinistre esclave imaginaire,
et la vigilance trop pénible d'un mari inflexible.
Le plaisir est moins agréable lorsqu'il est sûr :
Pour être plus libre que Thaïs, feins la peur.
Fais entrer par la fenêtre, même si la porte est plus facile,
et porte sur ton visage les signes d'une femme qui craint.
Que ta servante rusée bondisse et dise : « nous sommes perdus ! »
Toi, chache le jeune homme frémissant dans le premier coin venu.
Vénus, si tranquille, doit mêler ses charmes de crainte,
pour qu'il n'aille pas penser que tes nuits ne lui coûtent pas si cher.

    Pistes d'étude :
  1. L'introduction parle de Marivaux, mais Ovide pense peut-être à Plaute.
  2. Nous découvrons une autre approche de l'Ars : Les allusions à Thaïs, à Vénus nous plongent dans l'athmosphère des Métamorphoses et des Héroïdes.
  3. Les arguments font penser à l'épicurisme : rechercher le plaisir, si besoin au prix de peines préalables.
  4. Suivre dans la littérature la trace de l'amant caché.