Pistes d'étude :
LE VIEUX CORINTHIEN Et moi, me reconnais-tu ? PHORBAS Ma mémoire doute, incertaine. OEDIPE Est-ce toi qui a livré un enfant à cet homme ? Parle. Tu doutes ? pourquoi la couleur change-t-elle tes joues ? Pourquoi chercher tes mots ? la vérité déteste attendre. PH. Tu remues des souvenirs recouverts par tant de temps écoulé ! OE. Avoue, de peur que la douleur ne te contraigne à la vérité. PH. Je lui ai donné un petit enfant, présent inutile : il n'a pas pu jouir de la lumière, du ciel. V. COR. Que s'éloigne ce présage ; il vit, et je prie pour qu'il vive. OE. Comment peux-tu nier que cet enfant ait survécu ? Tu lui avais donné. PH. Un fer acéré qui lui traversait les deux pieds, lui liait les membres, un œdème né de sa blessure brûlait son corps d'enfant d'une horrible infection. OE. (à part)Pourquoi en demandes-tu davantage ? Les destins s'approchent déjà. (à Phorbas)Apprends-moi qui était cet enfant. PH. La loyauté me l'interdit. Qu'on apporte du feu ! La flamme décrochera vite cette loyauté. La vérité serait cherchée par de si sanglantes voies ? Pardonne-moi, je t'en prie. OE. Si je te parais sauvage et brutal, la vengeance est toute prête dans ta main : dis la vérité : qui est-il ? engendré de quel père ? enfanté de quelle mère ? PH. Il est né de ta femme. OE. Terre, ouvre-toi, toi aussi, ténèbre puissante, fais revenir en arrière tous les rejetons de ma famille et de ma lignée et emporte-les, maître des ombres, au fond du Tartare. Citoyens, amassez les pierres sur ma tête criminelle... Sen. Oed. 847 |