L'hiver s'éloignait déjà. Près des thermes de Titus, dans une cour, à la chaleur du soleil, nous marchions avec le philosophe Favorinus, et tout en marchant, nous écoutions la lecture du
Catilina de Salluste, aperçu dans la main d'un ami, à qui il avait demandé de lire. Dans ce livre, on venait justement de lire ces mots :
« L'avarice a la passion de l'argent, qu'aucun sage ne désira jamais ; une fois qu'elle s'est répandue comme les poisons malfaisants, elle effémine le corps et l'esprit, elle est toujours infinie et insatiable, et n'est diminuée ni par l'abondance ni par la pénurie. » Alors Favorinus me regarda. «Pour quelle raison, dit-il, l'avarice effémine-t-elle
le corps de l'homme ? Qu'il ait dit qu'un esprit viril est efféminé par elle, il me semble que c'est acquis ; mais de quelle manière elle effémine aussi le corps de l'homme, je ne le vois pas encore.
— Moi aussi, dis-je, je cherche pourquoi depuis longtemps, et si tu ne m'avais devancé, je te l'aurais spontanément demandé. »
Aulu-Gelle, NA, 3, 1